Les effets du bruit

L’exposition au bruit et aux sons forts de façon prolongée, comme lorsqu’on joue d’un instrument dans un orchestre par exemple, peuvent avoir des conséquences à long terme sur notre audition. Lorsque les niveaux sonores sont élevés, l’appareil auditif ressent une fatigue qui est récupérable lorsque le bruit cesse. Par contre, si l’oreille y est exposée trop longtemps ou si elle ne peut se reposer suffisamment entre chaque exposition, cela cause des lésions irréversibles à l’oreille interne qui peuvent se traduire par une surdité permanente plus ou moins prononcée. Nous verrons dans cet article de quoi dépend la nocivité du bruit, quels sont les effets physiologiques et psychologiques du bruit et enfin quoi faire pour jouer et écouter de la musique sans risques.

Si le fonctionnement de l’oreille t’intéresse, va aussi lire cet article!

De quoi dépend la nocivité du bruit?

La nocivité du bruit dépend de plusieurs facteurs.

De sa fréquence

Les sons aigus sont plus nocifs que les sons graves. Ils provoquent une fatigue plus intense et la récupération est plus lente. Ce sont les fréquences de 4000 hertz et plus qui sont affectées en premier lors d’une perte auditive due au bruit. Ensuite, ce seront les fréquences de 500 à 3000 hertz, qui comprennent le registre de la voix humaine, donc qui servent à bien entendre les autres parler.

Du type de son

Un son pur est plus dangereux qu’une association de fréquences variées. Le type de musique jouée et l’instrument joué ont également leur importance. Il semble que les pertes auditives soient plus élevées chez ceux qui jouent d’un instrument à vent, principalement les cuivres, que chez les instrumentistes à cordes.

Niveaux sonores des principaux instruments et genres de musique

De son intensité

Le seuil de nocivité se situe entre 85 et 90 décibels. Un bruit au-dessus de 90 décibels élève temporairement les seuils d’audition, c’est-à-dire que le son doit être plus fort pour être perçu. Au-delà de 120 décibels, le son provoque une sensation douloureuse. Par exemple, un ensemble à vent dans une salle de classe a un niveau sonore de 95 à 100 décibels. C’est donc dire que le professeur de musique est exposé au même niveau sonore qu’un travailleur industriel qui lui, doit porter des coquilles pour travailler! Savais-tu qu’il faut un peu plus de 16 heures de repos à l’oreille pour compenser 112 minutes d’exposition à 100 décibels? Sans ce repos, l’oreille ne peut récupérer et le déplacement du seuil devient permanent.

De sa durée et de sa répétition

Celui-ci est tout à fait logique : plus l’exposition au bruit est longue et revient souvent, plus elle est nocive.

De la nature des locaux

Des locaux trop petits, avec une grande réverbération sont plus nuisibles alors qu’au contraire, ceux dont la nature des matériaux permettent une plus grande capacité d’absorption le sont moins. On estime que 80 % des salles de classe ont une très mauvaise acoustique qui nuit à l’intelligibilité de la parole.

Des facteurs individuels

Comme notamment la sensibilité au bruit, la capacité de récupération de l’appareil auditif, le sexe et l’âge de la personne. De plus, si l’oreille est déjà affectée par autre chose, cela peut constituer un facteur aggravant.

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Quels sont les effets du bruit?

Le bruit peut avoir des effets psychologiques et des effets physiologiques.

Effets psychologiques

Parmi les effets psychologiques, on retrouve la perturbation de l’attention, du sommeil, de la communication et de la vigilance. Le bruit a également une incidence sur les relations sociales et l’intérêt à l’égard d’autrui, il augmente l’agressivité, le stress et les conflits et diminue la sensibilité. Dans le bruit, l’attention diminue et les résultats scolaires peuvent s’en ressentir. L’exposition à un bruit permanent peut même entraîner ce qu’on appelle la « surdité psychologique ». En effet, les gens qui vivent dans un environnement bruyant deviennent plus inattentifs aux signaux acoustiques en général et aux sons du langage en particulier.

Effets physiologiques

Du point de vue physiologique, on note entre autres l’apparition d’acouphènes et autres troubles de l’audition, la modification du rythme cardiaque ainsi que l’élévation de la pression artérielle et de la température de la peau. On peut également ressentir des tensions musculaires, des maux de tête et des troubles de la vue.

Quoi faire pour jouer et écouter de la musique sans risques?

Plusieurs précautions simples peuvent être prises afin de jouer et écouter de la musique sans risquer de nuire à notre audition.

 

  • S’éloigner des haut-parleurs lors d’un concert.
  • S’accorder des pauses dans nos pratiques (on parle de 30 minutes toutes les 2 heures).
  • Éviter l’écoute à plein volume dans les écouteurs. D’ailleurs, il est conseillé de faire attention à l’écoute de musique dans les transports car on a tendance à lever le volume pour couvrir le bruit de fond.
  • Éviter de s’endormir avec de la musique dans les écouteurs.
  • Porter des bouchons d’oreilles. Les audioprothésistes peuvent proposer aux musiciens des bouchons d’oreilles moulés aux dimensions de leur conduit auditifs, ce qui est encore plus efficace.

Certaines de ces précautions peuvent également s’appliquer aux travailleurs industriels. Même dans nos maisons, il peut être bon de prendre quelques mesures pour éviter d’être envahis par le bruit dans notre intimité. C’est surtout pour le sommeil que c’est important car on pense parfois à tort qu’on s’est habitué à dormir dans un environnement bruyant. Pourtant, même s’il ne nous réveille pas, le bruit perturbe le sommeil. Il est donc bon de ne pas faire fonctionner les électroménagers pendant la nuit, de penser à améliorer l’étanchéité des fenêtres ou à isoler un mur mitoyen.

En conclusion

Pour moi, c’est essentiel en tant que musicienne de prendre tout ça en considération et de minimiser mon exposition au bruit pour éviter que mon audition se dégrade avec les années. Quand je vois tous les possibles effets du bruit, je me dis que peu importe notre métier, on devrait garder ces précautions en tête et les appliquer dans la mesure du possible.

Comme il l’est mentionné dans le guide « Bruit et santé » préparé par le gouvernement français en 2013 : « Attention, la surdité ne veut pas dire de ne plus rien entendre, mais de ne plus comprendre ce que l’on entend ». La communication et la compréhension de l’autre étant la clé de toute relation sociale, je pense que ça démontre bien toute l’importance de se préserver des effets du bruit le plus longtemps possible!