Le cerveau du pianiste

Mis à jour le 29 juin 2022

Jouer du piano est une activité complexe qui fait appel à plusieurs parties de notre cerveau. Sans entrer dans des détails qui seraient spécifiques au monde de la médecine et de la biologie (et surtout, hors de mes connaissances !), je trouve qu’il est tout de même intéressant de comprendre comment fonctionne le cerveau du pianiste.

Le cerveau

Le cortex cérébral est constitué de deux hémisphères.

L’hémisphère gauche

C’est l’hémisphère scientifique. Il contrôle le côté droit du corps et est spécialisé notamment dans :

  1. Les fonctions verbales, logiques, rationnelles et déductives
  2. La perception du temps et l’ordre dans lequel les choses arrivent
  3. Le traitement des langages symboliques comme les mathématiques et la notation musicale

L’hémisphère droit

C’est l’hémisphère artistique. Il contrôle le côté gauche du corps et gouverne notamment :

  1. L’imagination et la créativité
  2. Les fonctions intuitives
  3. La perception visuo-spatiale

En musique, l’hémisphère droit est surtout impliqué dans la perception des contours mélodiques. C’est l’hémisphère qui nous fait jouer à l’oreille et improviser. C’est donc dire que les idées musicales ne sont pas basées sur la logique mais plutôt sur une image, une émotion.

L’hémisphère gauche, quant à lui, est responsable de l’analyse sémantique de la musique. Grâce à lui, on perçoit le rythme, les intervalles et ainsi on reconnaît la pièce entendue. Il permet de reconnaître, par exemple, un accord de dominante et d’analyser les possibilités d’improvisation qui en découlent.

Lecture de notes

Lorsqu’un musicien lit une partition, un processus très complexe intervient, en même temps que l’exécution de la pièce. Les yeux doivent se déplacer avec une précision et une vitesse supérieures à celles des mains afin que le cerveau puisse convertir les symboles de la partition en commandes destinées aux muscles des bras et des mains. Pour le pianiste, les yeux vont bien sûr de gauche à droite mais également de haut en bas pour permettre de lire la clé de SOL et la clé de FA. L’œil doit toujours être légèrement en avance pour anticiper les mouvements. Le musicien utilise sa mémoire-tampon pour emmagasiner un bout de la partition et le remplacer par la section suivante à mesure qu’il exécute le morceau.

À lire aussi : Comment pratiquer sa lecture à vue?

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Mémorisation

La mémorisation d’une partition implique de la connaître en profondeur. Autant ses composantes mélodiques et rythmiques que ses composantes affectives (quelles émotions, quelles images sont suscitées ?). Autant la mémoire auditive, la mémoire visuelle, la mémoire kinesthésique que la mémoire analytique sont impliquées.

Dans le cerveau du pianiste, on distingue des régions qui enregistre l’information grâce à l’apprentissage et l’analyse (savoir conscient) et d’autres qui enregistre l’information grâce à la répétition du geste (mémoire-habitude). Il faut donc mémoriser des deux façons car les trous de mémoires peuvent provenir d’une région ou l’autre.

Nous sommes toujours en train de mémoriser alors il est important de trouver rapidement pourquoi on fait une erreur afin de ne pas la mémoriser.

Voici différentes méthodes de travail à utiliser pour optimiser la mémorisation d’une pièce :

1. Chanter les lignes mélodiques en nommant le nom des notes

Chopin disait : « Il faut chanter si vous voulez jouer du piano… ». En effet, le fait de nommer le nom des notes en rythme est une excellente façon de commencer un travail de mémorisation. On peut chanter horizontalement toutes les mélodies et verticalement toutes les harmonies.

2. Analyser la partition avant d’apprendre à la jouer

La compréhension de tous les éléments de la partition est essentielle pour la mémoriser. En fait, ce n’est pas après avoir appris une pièce qu’on devrait l’analyser mais plutôt avant. C’est lors de cette analyse qu’on pourra voir les ressemblances et différences entre les sections. En plus d’aider à la mémorisation, cela nous permet de voir la logique de construction de la pièce et parfois même de mieux comprendre l’intention du compositeur.

3. Se raconter une histoire

En comprenant l’intention du compositeur, on entre dans la dimension affective de la musique. Il peut être intéressant de se raconter « l’histoire » de la pièce qu’on joue. Quelles sont les images que la musique nous évoque? Souvent, une histoire, une image ou une sensation laissera une empreinte beaucoup plus forte et donc, sera beaucoup plus facile à mémoriser.

4. Travailler aussi la mémoire musculaire

La mémoire musculaire doit également être travaillée. C’est sûr que le mouvement des doigts en tant que tel, on le travaille à mesure de l’apprentissage. Mais en plus, si on doit se pencher vers l’avant ou vers la droite, ou faire un grand déplacement de la main gauche, il est essentiel de pratiquer ce mouvement, de le conscientiser et de l’automatiser. Il faut se rappeler de la sensation physique qu’on a eue lorsqu’on a réussi le passage. On peut aussi jouer sur ses cuisses en imaginant le son qui devrait être produit par ce mouvement ou encore faire de la visualisation.

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Dis-moi, quels sont tes meilleurs trucs pour mémoriser une pièce? Abordes-tu une pièce à apprendre par cœur de la même façon qu’une que tu joueras avec la partition?

 

 

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2 Commentaires
  1. Jerome

    Hello
    Je suis accordéoniste
    Et je suis de plus en plus persuadé pour progresser qu’il va falloir se calmer et respirer et être posé

    • Caroline Gobeil

      En effet, la respiration est très importante en musique !

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  1. Oreille absolue et oreille relative - Piano, Boulot, Dodo - […] tempes) plus développé que ceux qui ne l’ont pas. Pourquoi à gauche seulement ? On a vu dans cet…
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