La musique de chambre

Mis à jour le 5 juillet 2022

Pas toujours évident de travailler en groupe! Lorsqu’on fait partie d’un ensemble de musique de chambre (comme par exemple un quatuor à corde et piano, un trio clarinette, violoncelle, piano ou même piano 4 mains), certains éléments sont très importants pour arriver à un résultat intéressant sans se prendre la tête. Lorsque je joue en petit ensemble, je mets en application les conseils suivants, acquis au fil des années et grâce aux cours que j’ai faits avec Madame Chantal Masson-Bourque à l’Université Laval.

Ce qui est intéressant avec ces conseils, c’est qu’ils peuvent s’appliquer aussi bien si vous jouez dans un groupe rock ou à tout autre travail à effectuer en groupe, avec les adaptations nécessaires, bien sûr!

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1. Bâtir une pensée sonore commune

On y arrive comment? Par l’écoute d’abord. De ce qu’on entend, on tire le meilleur et on détermine la pensée commune. Comme on peut s’en douter, chaque musicien a une opinion de ce que devrait être la pièce! Il est essentiel que les membres du groupe finissent par s’entendre sur l’interprétation qu’ils feront de la pièce. Il ne faut pas oublier que l’écoute est toujours présente et va parfois entraîner une modification de la pensée ou une amélioration de l’exécution.

2. Pouvoir placer l’oeuvre dans son contexte historique et musicologique

En comprenant le contexte historique dans lequel l’œuvre a été composée, le style et les caractéristiques musicales de l’œuvre et même la vie du compositeur au moment où il l’a composée, l’interprétation de la pièce sera plus fidèle à l’intention du compositeur. C’est ce qu’on appelle l’interprétation cultivée.

3. Connaître parfaitement la partition des autres

Le travail de la partition complète, avec des annotations pour se rappeler l’entrée des autres voix, les notes les plus importantes ou des rythmes qui doivent ressortir permet de comprendre l’ensemble de l’œuvre en profondeur. Il permet aussi d’améliorer l’équilibre sonore dans le groupe car on aura ainsi repéré qui écouter en priorité, quelle voix doit ressortir à quel endroit.

Imaginez un quatuor à cordes qui jouerait la Petite musique de nuit de Mozart mais dont la mélodie du violon 1 serait enterrée par les notes répétées des autres instruments! On s’ennuierait rapidement.

4. Apprendre à entendre quand quelque chose ne va pas, ou quand ce qu’on joue est ennuyant

Si c’est plate, il faut oser s’arrêter! On repère l’endroit à retravailler, on trouve 3 façons susceptibles d’améliorer le passage et on essaie toutes les suggestions. Ensuite, on évalue laquelle a donné le meilleur résultat 🙂

Qu’est ce qui peut faciliter la communication et le travail en musique de chambre?

1. La disposition

Les musiciens doivent pouvoir se voir et s’entendre pour mieux communiquer entre eux pendant l’interprétation et aussi pendant les pratiques. Mais ils ne doivent pas oublier leur auditoire! Même lors des pratiques, les musiciens doivent penser au public qui les écoutera et les regardera.

2. Déterminer qui donne les signaux de départ

Ça peut être le plus compétent ou le plus disponible, tout dépend! Parfois, la nature de la partition ou de l’instrument joué fait que c’est plus facile pour un violoniste par exemple de donner le départ avec son instrument ou son archet alors que c’est plus difficile pour le pianiste qui ne peut qu’utiliser sa tête pour donner le départ!

3. Trouver un tempo commun

Il y a autant de vitesses que de musiciens dans une pièce parfois! C’est essentiel pour un petit ensemble d’arriver à sentir la pièce de la même façon, au même tempo, et même de sentir les sous-pulsations au besoin.

4. Établir le rôle de chaque partie dans le tout

Par exemple, si je suis la partie qui joue une note créant une tension, un frottement, je ne l’interprèterai pas de la même façon que si je joue une note de l’accord. Même chose si une partie est en staccato alors que les autres sont legato ou si j’ai la mélodie versus l’accompagnement.

5. Écrire les nuances désirées sur la partition

Une fois qu’on a discuté des nuances et qu’on les a choisies, il faut les écrire sur la partition pour toujours les inclure dans notre interprétation. Cela n’empêche évidemment pas de revenir sur notre décision quand quelque chose cloche!

Bref, faire de la musique de chambre est très formateur car on est en contact avec l’opinion musicale de nos collègues, on en parle et on choisit une interprétation. Cela nous sert toujours, même quand on apprend une nouvelle pièce en solo. C’est aussi un projet d’équipe qui nécessite d’être ouvert aux autres et de partager car chaque musicien du groupe doit participer à sa façon, que ce soit avec ses oreilles, ses idées ou son jeu.

Règles d’or de la musique de chambre

Sur une note humoristique, voici les meilleures attitudes à avoir (ou pas…) lorsqu’on joue en musique d’ensemble 😉

Si tu joues une fausse note, jette un regard furieux vers l’un de tes partenaires.  

Si un passage est difficile, ralentis. S’il est facile, accélère. Tout s’arrangera à la fin.

Accorde soigneusement ton instrument avant de jouer. Ainsi tu pourras jouer faux toute la soirée avec la conscience tranquille.  

Si par ta faute l’ensemble a dû s’arrêter, explique en détail pourquoi tu t’es trompé. Tout le monde sera très intéressé.

Et toi, quels sont tes meilleurs trucs pour obtenir de bons résultats quand tu fais de la musique de chambre?

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