10 techniques de mémorisation en musique

La mémorisation en musique, ça peut sembler facile : je vais répéter jusqu’à ce que mes doigts sachent exactement où aller et voilà!

Mais le problème avec cette façon de mémoriser, c’est qu’elle ne se base que sur notre mémoire musculaire (ou kinesthésique) et malheureusement, elle est souvent la première à flancher!

Moindrement que nos doigts sont glissants, ou que notre déplacement est moins précis que d’habitude, on vient débalancer complètement notre mémorisation et si on n’a pas autre chose à laquelle se rattraper, des noms de notes, un accord, une représentation visuelle de la partition dans notre tête ou autre chose qui fait appel aux 4 mémoires du musicien, hé bien on est foutu et il faut recommencer.

Si tu n’as pas encore entendu parler des 4 mémoires qu’on devrait idéalement activer dans nos séances de pratique au piano, va vite écouter cet épisode de podcast qui complète à merveille cet article 🙂

mémorisation en musique

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Il faut savoir d’abord qu’on manque d’études et d’information sur la mémorisation musicale. Chaque pianiste finit donc par trouver les techniques de mémorisation qui fonctionnent bien pour lui.

C’est pourquoi je te propose ici 10 techniques de mémorisation en musique. Tu pourras les essayer et voir quelles sont celles qui t’aident à mémoriser tes pièces plus facilement et durablement.

 

1. Solfier la mélodie pour l’avoir dans l’oreille (donc nommer le nom des notes en chantant la mélodie)

Chopin disait : « Il faut chanter si vous voulez jouer du piano… ». En effet, le fait de nommer le nom des notes en rythme est une excellente façon de commencer un travail de mémorisation. Tu peux chanter horizontalement toutes les mélodies et verticalement toutes les harmonies.

Je sais bien que tu apprends le piano, pas le chant! Mais essaie quand même 🙂 Ici, tu fais appel à ta mémoire auditive (pour la mélodie), c’est comme si tu apprenais une comptine.

 

2. Se faire une image mentale de la partition et la visualiser

Pour ma part, lorsque je joue une pièce par coeur, j’arrive à suivre où j’en suis sur mon image mentale de la partition. Par contre, je n’ai pas tous les détails de notes, de rythmes et d’articulations. Je me sert de l’image mentale de la partition pour la forme, les grandes sections, les changements d’armure, les nuances et les intentions que je veux faire.

En faisant ça, tu fais bien sûr appel à ta mémoire visuelle.

 

3. Pratiquer les yeux fermés pour bien sentir les gestes à faire

Oui, automatiser des gestes, ça fait bien sûr partie du processus mais en prendre conscience, c’est encore mieux! « Ici, je dois déplacer ma main gauche et ensuite placer ma main droite de telle façon. » Plus tes gestes vont être faits de façon consciente, plus ils seront répétables de façon fiable.

Ta mémoire musculaire est en pleine action!

 

4. Analyser la pièce pour retenir des concepts plus larges au lieu de 10 000 notes

Par exemple, au lieu de retenir que dans ta pièce, tu dois jouer sol-la-si-do-ré-mi-fa#-sol (8 informations à mémoriser), tu peux retenir que tu dois jouer la gamme de SOL majeur en montant (2 informations). Cette technique implique que tu connais un peu la théorie musicale pour te permettre de comprendre et de mettre des mots sur ce que tu joues. C’est super efficace!

Même chose pour les accords. Au lieu de te dire « 1 sur MI, 3 sur LA et 5 sur DO », pense à l’accord de LA mineur au 2e renversement. Et même, juste de savoir que c’est l’accord de LA mineur peut te sauver en cas de blanc de mémoire! Tant que tu joues les notes de cet accord pour te rattraper, ça va bien sonner et ensuite, tu pourras continuer sans que ton erreur n’ait trop parue.

C’est ta mémoire conceptuelle qui est impliquée ici.

 

5. Mémoriser de petites sections à la fois

Sépare ta pièce en phrases (souvent, c’est 8 mesures) et mémorise-les une à la fois. Ça va te permettre de vraiment voir les différences dans chaque phrase et t’aider même à décider comment tu vas interpréter chaque phrase.

Par exemple, dans la Gymnopédie no 1 de Satie, les 2 premières phrases sont très similaires mais se terminent différemment. Pour la mémorisation, il faut que ce soit clair mais également pour l’interprétation!

Extrait Gymnopédie #1 de Satie
Extrait Gymnopédie #1 de Satie

6. Commencer par mémoriser la fin

Tu peux y aller par nombre de mesures comme par exemple, jouer les 2 dernières mesures, les 4 dernières mesures, les 8 dernières mesures et reculer comme ça. Chaque fois que tu ajoutes une nouvelle section, continue jusqu’à la fin de la pièce.

C’est une bonne idée de faire ça parce que 75% du temps, on a moins souvent pratiqué la fin ou elle est plus récente dans nos doigts. Ça va te permettre de la solidifier encore plus en l’apprenant par coeur. En plus, plus la pièce va avancer, plus tu vas te sentir en confiance! (alors que souvent, c’est le contraire…)

 

7. Alterner entre des interprétations avec partition et sans partition

Parfois, rien de mieux que de se lancer et de voir ce qui est déjà mémorisé juste par le travail sur la pièce et ce qui a besoin d’être précisé. Tu peux commencer par jouer la pièce (ou une section) avec la partition puis la refaire immédiatement sans la partition. Et là je veux dire, fermer le cahier et le mettre de côté. Parce que c’est trop facile de tricher si on se dit juste qu’on ne va pas regarder! La 3e fois, reviens à la partition en validant les endroits où tu ta mémoire t’a joué des tours.

 

8. Alterner entre jouer par coeur lentement et a tempo

Quand on apprend la pièce, c’est bon de pratiquer lentement pour s’assurer de la précision de ce qu’on joue. C’est la même chose quand on la mémorise. Évidemment, comme la mémorisation vient souvent vers la fin de l’apprentissage de la pièce, il faut aussi la pratiquer au tempo final. Mais si la mémoire flanche au tempo lent, c’est un signe qu’elle n’est pas infaillible au tempo final.

Je ne le dirai jamais assez : il faut varier nos façons de pratiquer. Jouer en rythme, jouer tout en détaché, jouer très lentement, tout fort ou doux, c’est à force de pouvoir jouer notre pièce de toutes les façons possible qu’elle va être de plus en plus solide!

 

9. Se raconter une histoire

En comprenant l’intention du compositeur, on entre dans la dimension affective de la musique. Il peut être intéressant de te raconter « l’histoire » de la pièce que tu joues. Quelles sont les images que la musique t’évoque? Souvent, une histoire, une image ou une sensation laissera une empreinte beaucoup plus forte et donc, sera beaucoup plus facile à mémoriser.

 

10. Éviter d’être sur le pilote automatique

En pratiquant par coeur, essaie le plus possible d’être conscient.e de ce que tu es en train de jouer. Oui, ta mémoire musculaire va être active mais j’imagine qu’avec tout ce que tu en sais maintenant, tu as compris qu’il faut éviter de se dire « je vais pratiquer jusqu’à temps que mes doigts sachent où aller! »

Et toi, comment procèdes-tu pour mémoriser une pièce? Quand tu auras exploré certaines de ces techniques, tu m’en donneras des nouvelles, je suis curieuse de savoir ce qui marche pour toi!

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